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Huitième étape

« Nous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et avons résolu de leur faire amende honorable. »

Extrait de l’ouvrage de Narcotiques Anonymes,
Guides de travail des étapes de Narcotiques Anonymes,
édition 2002, p. 81. à 93.

Chapitres

Introduction

Jusqu’ici, les étapes étaient principalement centrées sur notre travail de reconstruction personnel ainsi que sur le développement de notre relation avec le Dieu de notre compréhension. A partir de la huitième étape, nous incluons les gens. Dans notre démarche de rétablissement, nous intégrons les personnes que nous avons blessées à l’époque de notre dépendance active, celles que nous avons blessées au cours du rétablissement, celles que nous avons blessées intentionnellement ou par accident, les personnes qui ne sont plus dans notre vie, et celles que nous espérons conserver parmi nos proches pour le reste de nos jours.

La huitième étape sert à identifier les dommages que nous avons causés. Qu’ils aient été provoqués par rage, négligence ou peur, peu importe la raison. Peu importe que nos actes aient été fondés sur l’égoïsme, l’arrogance, la malhonnêteté ou tout autre défaut. Peu importe que nous ayons eu ou non l’intention de blesser quelqu’un. Les dommages que nous avons causés sont tous matière à la huitième étape.

Il peut arriver qu’une part du tort que nous avons causé soit irréparable ou impossible à réparer de nous-mêmes, directement. Il se peut également que nous soyons pas responsable de certaines choses que nous avons inscrites sur notre liste de huitième étape. Notre parrain ou notre marraine nous aidera à mettre de l’ordre dans tout cela avant que nous passions à la neuvième étape. Pour l’instant, notre tâche consiste seulement à identifier qui nous avons blessé, quelle a été la blessure, et à nous préparer à faire amende honorable.

En travaillant cette étape, il est naturel de se préoccuper de la neuvième étape et de se demander de quelle manière nous ferons amende honorable, car réfléchir à cela peut avoir une influence sur le travail entrepris ici. Et puis, avant de faire votre liste, il nous reste peut-être à nous défaire aussi de quelques idées erronées.

Il est merveilleux d’avoir pu commencer à reconstruire nos relations avec quelques-unes des personnes qui font parti de notre vie. Nos familles sont probablement ravies de voir que nous ne consommons plus, et d’ailleurs, depuis ce moment, la cause du mal le plus flagrant que nous infligions aux autres a disparu. Dans le cas où nous avons pu conserver notre emploi ou poursuivre nos études, nous sommes probablement plus performants. Dans certains domaines, nous ne causons plus de préjudices à nos employeurs ou nos collègues de travail, nos professeurs ou nos compagnons de classe. Mais est-ce suffisant ?

En réunion, nous avons probablement entendu des gens insister sur le fait que faire “amende honorable” ne signifiait pas seulement “présenter ses excuses”, mais également changer et affirmer que l’important était, aujourd’hui, notre manière de traiter les gens. Mais cela ne veut pas dire que les excuses formelles n’aient pas cours à NA. Pour nous, autant que pour les personnes à qui elles s’adressent, les amendes honorables verbales directes, faites face-à-face, sont d’un grand pouvoir. Pour nous dépendants, elles représentent un facteur de croissance spirituelle et, pour ces personnes, une consolation longtemps attendue. Nous ne pouvons nous limiter à offrir de fausses excuses pour refaire ensuite ce qui, à l’origine, les avait tant blessés, c’est un point sur lequel nous insistons particulièrement.

Ici, certains peuvent en avoir assez particulièrement si leur parrain ou leur marraine leur a fait écrire de manière exhaustive leurs sept premières étapes. Ils ont fait l’inventaire de leurs comportements à la quatrième étape et ont répertorié leurs défauts de caractère à la sixième ; à présent, ils doivent examiner les mêmes situations sous un autre angle ! Après le travail des étapes précédentes, il est tentant pour eux de penser qu’ils ont suffisamment examiné leur vie et leur maladie. Tout cela est-il vraiment nécessaire, pensent-ils ? Est-ce uniquement pour nous punir que nous examinons une fois de plus la même chose ?

Non, il ne s’agit pas de cela. La huitième étape est le début d’une démarche qui nous permettra de nous sentir à égalité avec les autres. Elle nous rendra capables de regarder les gens dans les yeux au lieu de nous sentir honteux et coupables, au lieu de nous sentir à jamais “inférieurs”. Nous n’aurons plus à éviter qui que ce soit. Nous n’aurons plus à vivre dans la crainte d’être pris et punis pour avoir refusé de faire face à certaines responsabilités. Nous allons devenir libres.

Est-ce que je ressens une certaine hésitation à travailler la huitième étape ? Pourquoi ?

Réponse à venir…

Certains autres, dans cette étape, font carrément l’inverse : ils sont impatients d’en arriver à la fin pour que “tout soit arrangé”, sans prendre conscience des dommages supplémentaires que leur impatience pourrait provoquer. Dans la précipitation, certains par exemple, commettent l’erreur de confesser leurs infidélités à leur conjoint et à leurs amis. D’autres réunissent les membres de leur famille et les obligent à écouter un récit complet de leur dépendance, permettant de reconstituer ainsi certains épisodes de leur vie que leur famille aurait préféré ne pas connaître, et justifiant de sa part une méfiance accrue. Dans un état d’exaltation, ils donnent à leurs enfants un cours sur la maladie dont ils sont atteints, mais pour laquelle ils ne sont pas responsables ; ils leurs disent combien ils apprécient le rétablissement et combien à présent, la vie est merveilleuse. Ils oublient toutes les fois où, par le passé, ils leur avaient fait quantité de vaines promesses. D’autres encore se rendent dans le bureau de leur employeur pour lui avouer qu’ils sont dépendants et qu’ils ont détourné de grosses sommes, mais aujourd’hui, ils en sont profondément désolés et ne recommenceront plus jamais.

Bien que faire amende honorable n’ait pas toujours engendré de tels excès, nous ne devons pas perdre de vue que, sans les suggestions de notre parrain ou de notre marraine, et sans aucune planification, nous risquons de causer de plus grands torts encore. Ce point n’est certainement pas compliqué à comprendre.

Suis-je conscient qu’il est important de ne pas vouloir précipiter les choses et de consulter mon parrain ou ma marraine avant de faire amende honorable ? Ai-je déjà causé davantage de tort en voulant faire amende honorable dans la précipitation et sans y être prêt ? En quelles circonstances ?

Réponse à venir…

Certains d’entre nous estiment être encore fondamentalement des “gens bien” qui n’ont jamais vraiment blessé personne – à l’exception d’eux-mêmes, évidemment. S’ils hésitent à inscrire certaines personnes sur leur liste d’amendes honorables ou s’ils sentent confusément, sans bien en connaître la raison, que leur famille doit être mentionnée, , ils ont peut-être négligé quelque chose ou alors leur déni est encore bien présent. Quelquefois, nous sommes tout à fait capables de voir la réalité d’uns situation, même après plusieurs années de rétablissement. Dans le cas où, sans pouvoir nous rappeler des circonstances, nous pensons à une personne envers qui, semble-t-il, nous devrions faire amende honorable, il est nécessaire d’inscrire son nom sur la liste comme le suggère bon nombre d’entre nous. Un jour, peut-être, nous en retrouverons la raison. Pour le moment, nous devons faire de notre mieux avec cette étape, contacter notre parrain ou notre marraine et continuer de travailler notre rétablissement. Comme il est dit : “chaque jour nous en révélera davantage”. Il suffit de garder l’esprit ouvert de sorte que, la mémoire revenue, nous soyons préparés.

Dernier point et non des moindres, beaucoup retardent le commencement de cette étape car ils ne sont pas disposés à faire amende honorable envers certaines personnes. Ils éprouvent encore du ressentiment à leur égard ou ils se sentent trop effrayés pour envisager un jour de les aborder. Ils doivent commencer cette étape et faire la liste de ces personnes, même s’ils ne sont pas certains de pouvoir un jour leur faire une amende honorable. Si l’une d’entre elles présente un danger, leur parrain, leur marraine les aideront à trouver la manière d’affronter cette situation.

Dresser une liste des ressentiments qui bloquent ma bonne volonté à faire amende honorable ?

Réponse à venir…

A présent, puis-je lâcher prise sur ces ressentiments ? Sinon, puis-je faire appel à ma bonne volonté pour compléter ma liste sans me préoccuper de savoir si, pour le moment, je suis prêt ?

Réponse à venir…

Parmi les personnes envers qui je dois faire amende honorable, y en a-t-il qui peuvent représenter une menace pour ma sécurité ou qui m’inquiète d’une manière ou d’une autre? Quelles sont mes peurs ?

Réponse à venir…


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