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Neuvième étape (3/7)

Amendes honorables – directes et indirectes

Dans NA, nous sommes persuadés du bienfait de faire amende honorable directement, face-à-face, et de l’importance de le faire dans tous les cas où cela est possible, ainsi que cette étape l’énonce. Cependant, faire directement amende honorable n’est pas toujours indiqué et dans certains cas, cela peut-être la pire des manières.

Il est très important de noter que ce qui suit n’est qu’une série d’exemples parmi d’autres. Ces guides ne sont pas faits pour prendre la place d’un parrain ou d’une marraine qui examine chaque amende honorable avec son filleul ou sa filleul, et travaille avec lui pour décider de ce qui est le plus approprié.

Certaines situations sont plus délicates qu’elles ne paraissent. A première vue, nous pouvons penser qu’il n’est pas compliqué de les traiter, mais il est toujours bon de prendre du temps pour réfléchir un peu plus. Prenons le cas où la personne, ou les gens que nous avons blessés n’ont pas conscience de ce que nous avons fait, et où, en fin de compte, ceux-ci risqueraient d’être encore plus blessés si nous leur dévoilions les choses – par exemple des amis, un conjoint ou un employeur ignorant notre dépendance. Notre parrain ou notre marraine pourra nous aider à examiner les raisons qui nous poussent à vouloir informer les gens de notre dépendance. Ont-ils besoin de savoir ? A quoi servirait de les informer . Quels torts est-ce que cela pourrait causer ?

Qu’en est-il cependant si le fait d’avoir volé de l’argent à des amis complique cette situation ? Et si quelqu’un d’autre a été accusé ? Éprouvons-nous alors le besoin de parler de notre dépendance, le besoin d’admettre notre vol et l’envie de restituer l’argent ? C’est possible, mais pas sûr. Chacune de ces situations nécessite d’être considérée individuellement. Là encore, notre parrain ou notre marraine nous aidera à choisir le meilleur comportement. En réfléchissant avec lui ou avec elle et en faisant preuve d’ouverture d’esprit, nous sommes assurés de voir ces situations sous un nouvel angle, et de découvrir que ce que nous avions d’abord cru être une manière évidente de faire amende honorable, ne l’est plus tellement après tout. Il est très utile de préparer cette réflexion en faisant une liste de toutes les circonstances liées à ces amendes honorables difficiles, afin de ne rien oublier lorsque nous les partageons avec notre parrain ou notre marraine.

Extrait de l’ouvrage de Narcotiques Anonymes,
Guides de travail des étapes de Narcotiques Anonymes,
édition 2002, p. 98. à p. 102.
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En regard des circonstances identiques à celles mentionnées ci-dessus, quels sont les noms qui posent un problème sur ma liste de huitième étape ? De quelles circonstances s’agit-il ?

Réponse à venir…

Un gros obstacle que beaucoup d’entre nous ont à affronter réside dans le fait que certaines de nos amendes honorables risquent de provoquer la perte de notre emploi, de nous conduire en prison, ou en tout cas de nous valoir de graves ennuis. Par exemple, si nous nous livrons à la justice pour un délit que nous avons commis, en principe, nous irons en prison. Mais quelles conséquences cela entraînera-t-il dans notre vie ? Perdrons-nous notre emploi ? En dehors de nous, cela risquera-t-il de mettre nos proches en danger ? Et si présentement nous fuyons la justice, quel effet une arrestation soudaine risque d’avoir sur la vie de notre famille et sur la nôtre ? Pour ce genre de situations, il est préférable de rechercher une aide légale et d’explorer toutes les options, mais quoi qu’il en soit, nous devons accepter les conséquences de notre comportement, sans oublier cependant que la partie de cette étape qui énonce : “…sauf lorsque cela pouvait leur nuire ou faire tort à d’autres” pourrait bien ici s’appliquer à notre famille. Nous devons évaluer ces situations avec beaucoup de soin. Avec les conseils de notre parrain ou marraine, nous examinons de quelle manière faire ces amendes honorables.

Ai-je effectuer des amendes honorables pouvant entraîner des conséquences sérieuses ? Quelles sont-elles ?

Réponse à venir…

Une autre circonstance qui rend une amende honorable impossible à faire directement, et cette fois, non à cause des torts supplémentaires que nous risquerions de provoquer, est lorsque la personne envers qui nous la devons est décédé. C’est une situation fréquente dans NA, à tel point que nos membres connaissent depuis longtemps toutes sortes de méthodes pour y remédier. Beaucoup ont réussi à faire en sorte que les amendes honorables de cette nature ne se bornent pas uniquement à soulager la honte qu’ils ressentaient. Certains ont fait des dons financiers au nom de la personne. D’autres se sont engagés dans une oeuvre que cette personne considérait comme importante. D’autres encore, ont effectué une restitution aux enfants de la personne, qui d’ailleurs étaient peut-être mentionnés sur la liste de leur huitième étape. Les moyens à employer face à une telle diversité de situations ont pour seules limites notre imagination et notre bonne volonté. Nous pouvons être surpris de voir à quel point les amendes honorables “indirectes” peuvent être efficaces dans de telles situations. En se rendant sur la tombe de la personne ou dans un endroit qu’elle aimait, en lisant peut-être une lettre, ou simplement en s’adressant à sa mémoire ou à son esprit, beaucoup d’entre nous essaient de faire ainsi une amende honorable aussi directe que possible. Encore une fois, notre façon d’agir dans ce genre de situations sera déterminée par la nature des torts que nous avons causés, par nos croyances spirituelles, et bien entendu, par les conseils de notre parrain ou de notre marraine.

Ai-je à faire amende honorable envers une personne décédée ? Y a-t-il un élément concernant cette personne qui puisse m’aider à faire amende honorable ?

Réponse à venir…

Nous avons mis l’accent sur l’importance de vérifier une par une, avec notre parrain ou notre marraine, nos amendes honorables, avant de les entamer. Cela ne signifie pas qu’il faille se transformer en “robots” incapables de penser et d’agir sans les consulter. Parfois, l’occasion de faire amende honorable se présente de manière tellement claire que nous serions idiots de ne pas profiter de cette heureuse coïncidence. Il est arrivé à beaucoup d’entre nous de rencontrer par hasard une connaissance de leur passé qu’ils avaient oubliée et qui aurait dû figurer sur la liste de leur huitième étape. En d’autres circonstances, nous avons pu nous retrouver devant une de nos connaissances et éprouver vis-à-vis d’elle quelque chose qui, sans savoir pourquoi, nous mettait mal à l’aise. Si tel est le cas, il est souhaitable d’en rechercher la cause avec la quatrième et la cinquième étape, de façon à ce que cela apparaisse plus clairement. De toute manière, nous ne devons jamais considérer comme “terminée” la liste de la huitième étape. Il y aura toujours des occasions d’y rajouter de nouveaux noms au cours de notre vie.

Qu’en est-il des gens que nous ne pouvons retrouver ? Devrons-nous leur faire également des amendes honorables indirectes ? C’est une possibilité, bien qu’il soit arrivé à beaucoup d’entre nous de tomber, généralement dans l’endroit le plus inattendu, sur une personne qu’ils ne pensaient jamais revoir. Dans de telles circonstances, nous pouvons assurément en conclure qu’une puissance supérieure est à l’oeuvre, et même si cela ne se produit pas ainsi, nous ne pouvons certainement pas laisser passer l’occasion de faire amende honorable directe.

Si nous ne pouvons pas retrouver une personne inscrite sur notre liste, nous devons nous disposer à attendre. Nous devons poursuivre tous les efforts pour trouver la personne, nous efforcer de ne pas occasionner de torts similaires aux autres et conserver cette bonne disposition. Faire preuve de bonne volonté peut aussi servir d’amende honorable quand nous sommes dans l’impossibilité d’en faire.

Après avoir évalué les complications qu’engendraient les amendes honorables indirectes, faire des amendes honorables directes peut nous paraître facile ou tout au moins plus simple. Nous avons fait quelque chose qui blesse quelqu’un ; nous avons besoin de faire des excuses et réparer le tort. N’est-ce pas ce qui est à faire ?

Et bien non, rarement ! Tel que nous l’avons décrit plus tôt, faire amende honorable n’est pas une démarche qui a un début et une fin bien marqués. D’une certaine manière, nous commençons souvent à le faire dès que nous arrêtons de consommer. La plupart du temps, nous corrigeons immédiatement certains de nos comportements. Cette partie du processus (celle qui nous fait changer) se poursuit bien après avoir parlé directement à ceux que nous avons blessés.

Quels comportements ai-je besoin de changer ?

Réponse à venir…

Qu’en est-il de ces amendes honorables directes, celles que nous faisions quand nous sommes face à la personne, en toute connaissance et acceptation de notre responsabilité vis-à-vis du tort que nous avons causé et de la réaction que nous allons provoquer ? Ce sont celles justement qui peuvent nous angoisser le plus. Nous nous imaginons assis devant une personne inscrite sur notre liste, en train d’admettre humblement et sincèrement nos torts, et juste comme nous proposons humblement et sincèrement de les réparer, nous l’entendons dire : “cela ne pourra jamais être réparé, ce que tu as fait est trop abominable” ou encore “pas question, je ne te pardonnerai jamais”.

En vérité, une telle situation est ce que nous appréhendons le plus, car nous pouvons craindre de ne plus croire en cette démarche. Après tout, nous avons pris un risque incroyable en nous autorisant à croire en une puissance supérieure, à croire en nous-mêmes et en la possibilité d’un rétablissement. Notre pire cauchemar est de penser que le tort ne puisse être réparé, que nous sommes des personnes tellement abominables qu’aucun pardon ne peut nous être accordé. A ce moment, il est peut-être réconfortant de savoir que de nombreux dépendants en rétablissement ont eu à faire face à de telles réactions au moment où ils faisaient leur amende honorable. Non seulement, en la faisant, ils ne se sont pas laissés perturber par la personne, mais ils en ont tiré autant de bénéfices spirituels que s’ils avaient été accueillis avec amour et pardon.

Quelquefois, quand nos tentatives d’amendes honorables sont mal accueillis, nous éprouvons le besoin d’aller plus loin dans notre démarche de façon à renforcer notre résolution. Notre texte de base dit : “entrer en contact avec quelqu’un qui souffre encore des conséquences de nos mauvaises actions peut être dangereux”. Effectivement, cela peut être stérile, en particulier avec les membres de notre famille et nos amis proches. Avant qu’ils n’aient eu la possibilité de s’apaiser, contacter ceux que nous avons blessés peut les conduire à répondre avec beaucoup de colère, alors qu’ils auraient réagi tout à fait différemment si nous avions attendu un peu. Si la démarche a été faite trop tôt, nous devons laisser passer un peu de temps et réessayer plus tard.

Quelquefois aussi, malgré notre sincérité et notre réparation, la personne ne veut absolument pas accepter nos amendes honorables. Dans une telle situation, nous devons comprendre que notre responsabilité à ses limites. Si quelqu’un souhaite, pour le restant de ses jours, nourrir de la rancune à notre égard, nous ne pouvons que lui souhaiter tout le bien possible et considérer comme faite notre amende honorable. Si nous avons du mal à affronter les émotions provoquées par ce genre d’amendes honorables, notre parrain ou notre marraine nous aidera à trouver une manière d’en venir à bout. Peut-être, dans certaines situations, les faire indirectement est préférable ; elles peuvent s’effectuer “malgré tout” si nous nous y prenons d’une autre manière pour réparer. Par exemple, nous essayons de faire une amende honorable à un ancien employeur que nous avions volé. Nous pouvons alors trouver un moyen de résoudre la situation et effectuer une restitution, en contribuant à lui apporter de la clientèle ou bien, dans la mesure du possible, en remettant anonymement l’argent volé.

Nous devons nous rappeler que faire amende honorable fait parti de notre programme personnel de rétablissement. Il est vrai que nous faisons amende honorable parce que nous le devons, mais il ne faut pas oublier la croissance spirituelle qui accompagne cette démarche. Tout d’abord, nous reconnaissons et acceptons le tort que nous avons causé. Comme il est écrit dans “ça marche : comment et pourquoi”, cela “nous dégage de l’obsession de soi”. L’obsession de soi et la peur égocentrique sont les manifestations de notre maladie qui ont le plus gravement affecté notre spiritualité. Alléger et atténuer ces manifestations apporte, sans aucun doute, un enrichissement dans notre rétablissement. Ensuite, rencontrer directement la personne que nous avons blessée et reconnaître le tort que nous avons causé marque un grand pas dans notre cheminement spirituel, et ce quel que soit l’accueil reçu par les amendes honorables. Le fait que nous ayons poursuivi une tâche qui demande énormément d’humilité prouve, qu’en réalité, nous en avons acquis une certaine quantité. En dernier lieu, une fois les amendes honorables terminées, nous éprouvons un vrai sentiment de liberté. Face au tort que nous avons causé, nous cessons d’être accablés par le poids de la honte et du travail inachevé. Ce poids a disparu. Notre esprit s’élève.

Suis-je spirituellement préparé à effectuer des amendes honorables difficiles, et suis-je prêt à faire face aux résultats ?

Réponse à venir…

Que faire pour me préparer ?

Réponse à venir…


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