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Première étape (8/9)

Les principes spirituels

Dans la première étape, nous concentrons nos efforts sur l’honnêteté, l’ouverture d’esprit, la bonne volonté, l’humilité et l’acceptation. Pratiquer le principe d’honnêteté dont parle la première étape débute par admettre la réalité à propos de notre dépendance, et se poursuit dans la pratique quotidienne de l’honnêteté. Quand nous déclarons dans une réunion : « je suis dépendant ou dépendante », c’est peut-être la première chose vraiment honnête que nous affirmons depuis longtemps. Nous manifestons un début d’honnêteté envers nous-mêmes et par conséquent, envers les autres.

Extrait de l’ouvrage de Narcotiques Anonymes,
Guides de travail des étapes de Narcotiques Anonymes,
édition 2002, p. 10. à p. 11.
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Si j’ai eu l’envie de consommer ou d’agir dans un certain domaine sous l’emprise de ma maladie, l’ai-je partagé avec mon parrain, ou l’ai-je dit à quelqu’un d’autre ?

Depuis ma première réunion j’ai souhaité être totalement honnête avec la fraternité. En fait, j’avais conscience que si je n’avais pas cette attitude dans les salles, je ne l’aurai nulle part. Ainsi, lorsque j’ai pu être tenté ou que j’ai rechuté, je m’en suis ouvert pour m’en libérer. J’ai pu cependant différer de dire des choses un temps, pour finalement les livrer. Je n’ai jamais menti, je ne mens toujours pas.

Suis-je toujours conscient de la réalité de ma maladie, quel que soit mon temps d’abstinence ?

J’ai conscience de devoir régulièrement aller en réunion pour garantir de me souvenir de la maladie de la dépendance. Oublier la dépendance, ne fusse qu’un temps, serait prendre un risque qui pourrait s’avérer fatal. Quel que soit mon temps d’abstinence, je dois toujours être conscient de la réalité de ma maladie, pour cela je poursuivrai de rester actif dans la Fraternité.

A présent que je n’ai plus à cacher ma dépendance, ai-je remarqué que je n’ai plus à mentir comme avant ? Est-ce que j’apprécie la liberté qui découle de cette réalité ? Comment ai-je commencé à être honnête dans mon rétablissement ?

Il est remarquable que de ne plus consommer évite un nombre de mensonges incommensurables. J’apprécie maintenant grandement la liberté qui découle de cette « nouvelle » réalité. La vie est beaucoup plus simple et l’estime de soi plus grande. J’ai commencé à être honnête dans mon rétablissement en acceptant de l’être dans la Fraternité. C’est la Fraternité qui m’a convié naturellement à cela, j’ai adhéré à ce mode de vie. J’avais en effet conscience que si je ne déposais pas mes bagages aux pieds de mes amis dépendants je demeurerais en exil pour toujours. Chemin faisant l’honnêteté s’est installé dans tous les domaines de ma vie.

Pratiquer le principe d’ouverture d’esprit inhérent à la première étape implique avant tout de se disposer à croire qu’il existe peut-être un autre mode de vie, et de mettre quelque bonne volonté à l’essayer. Chercher à connaitre tous les détails de ce mode de vie, ou savoir en quoi il se différencie de ceux que nous avons connus précédemment, n’a pas d’importance. En revanche, il importe de ne pas se borner. Quelquefois, nous entendons des membre NA nous dire des choses qui semblent totalement farfelues comme « capituler c’est gagner » ou nous suggérer de prier pour une personne envers laquelle nous faisons du ressentiment. Nous faisons preuve d’ouverture d’esprit en ne rejetant pas leurs suggestions sans les mettre en pratique.

En rétablissement, ai-je entendu certaines choses qu’il m’a semblé difficile de croire ? Ai-je demandé à mon parrain ou à la personne qui les avait exprimées de me les expliquer ?

Certaines choses m’ont effectivement semblé difficiles de croire :

  • La maladie : que l’on qualifie « mon problème » de maladie, que l’on extrapole cette maladie à d’autres comportements,…
  • La Puissance supérieure : La part des choses à faire en religion et spiritualité dans le programme.
  • Les amendes honorables à faire : Qu’en serait-il des amendes honorables à faire pour les personnes qui nous ont lésés ?Dès que ces choses ont été exprimées, ou que je les ai lu, j’en ai parlé, j’en ai débattu. Cependant, à ce jour encore, tout n’est pas encore clair…

Comment est-ce que j’exerce ma pratique d’ouverture d’esprit ?

J’essaye d’accorder ma confiance à notre Fraternité et à ses membres et de m’enrichir de leurs expériences. J’adopte comme hypothèse de base de peut-être me tromper sur tel ou tel sujet et j’écoute les suggestions que mes nouveaux amis me font.

Le principe de bonne volonté inhérent à la première étape peut se pratiquer de multiples façons. Au début, nombre d’entre nous pensent que l’idée de se rétablir n’est réellement pour eux ou ne comprennent pas du tout comment cela peut fonctionner, mais ils avancent quand même dans la première étape. C’est la première expérience qu’ils font de ce qu’est la bonne volonté. Tout acte allant dans le sens de notre rétablissement est une preuve de bonne volonté : arriver tôt à une réunion et rester après la fin – aider à préparer le local de la réunion – prendre des numéros de téléphone de membres de NA et les utiliser.

Suis-je prêt à suivre les suggestions de mon parrain ?

Je suis tout à fait disposé à suivre les suggestions de mon parrain. Même si j’induis malgré moi des résistances à nos échanges parce que je suis indépendant, j’ai pris l’engagement de me conformer à une relation parrain-filleul digne. Je suis satisfait de la mise en œuvre de cette relation.

Suis-je prêt à aller aux réunions régulièrement ?

Les réunions ont d’abord été le point d’entrée puis le point d’ancrage de mon rétablissement. Depuis ma rencontre avec la Fraternité j’ai fait de une à cinq réunions par semaine, en moyenne deux à trois, sans jamais manquer une semaine. Ce rendez-vous est donc vital pour moi.
Suis-je prêt à donner le meilleur de moi-même pour me rétablir ? De quelle manière ?

Je suis entièrement disposé à donner le meilleur de moi-même pour me rétablir. J’ai touché mon fond il y a quelques temps et je ne peux qu’opter pour le rétablissement. Je choisis de vivre, de vivre heureux, de vivre abstinent. Je m’investis donc beaucoup depuis le premier jour dans la Fraternité (service de littérature, information publique (hôpital & prison), atelier d’écriture des étapes) de même que dans mon rétablissement (lecture de la littérature, parrainage, travail du programme). En plus de m’intégrer et de partager la dynamique de la Fraternité, je « reformate » un jour à la fois les différentes composantes de ma vie.

Le principe d’humilité est au cœur même de la première étape. Sa plus pure expression se trouve dans notre capitulation. L’humilité est l’acceptations de qui nous sommes réellement, un être humain simplement, ni pire, ni meilleur que celui que nous pensions être quand nous consommions.

Est-ce que je pense être un monstre qui a empoisonné la terre entière avec sa dépendance ? Est-ce que je pense que ma dépendance est absolument sans conséquences pour la société qui m’entoure ? Ou quelque chose entre les deux ?

Je ne pense pas être un monstre qui a empoisonné la terre entière avec sa dépendance. Je pense que ma dépendance à évidemment eu des conséquences pour la société qui m’entoure puisque nous sommes interdépendants. Je pense avoir été immature, déviant et avoir sans nul doute dépassé les bornes à plusieurs reprises. J’ai aussi le sentiment d’avoir plutôt porté ma souffrance en solitaire. Je tente de corriger sincèrement cela aujourd’hui.

Est-ce que j’ai conscience de la place réelle que j’occupe dans mon cercle familial et celui de mes amis ? Dans la société ? Quelle est-elle ?

Je ne suis pas sûr d’avoir conscience de la place réelle que j’occupe dans mon cercle familiale, celui de mes amis et dans la société.
Je n’ai plus de grands-parents, plus de parents, pas de frères et sœurs et pas d’enfants. J’ai été élevé sans attention, seul le plus souvent et livré à moi-même. Je suis construit ainsi et cela fait partie de moi. Ce n’est pas ordinaire mais ce n’est pas une souffrance sauf si je me compare à la « normalité ». En définitive, je fuis tous les attachements. Dans ces conditions, il m’est difficile de répondre à la question
(étant sauvage, indépendant et solitaire) ensuite parce que je ne prends pas le temps de réellement m’en soucier. Je pense que qui que je sois, quoi que je sois, il y aura toujours des êtres pour m’aimer et d’autres pour me détester. En définitive, je fais en sorte de ne pas me soucier de ce que pense les autres même si j’y suis sensible (préférence à être aimé, reconnu, admirer).
Je demeure pour les autres quelqu’un d’effacé, de mystérieux, peut-être de pédant et d’hautain.
Si je regarde en vérité, je n’ai aucune place dans un cercle familial ou amical, je n’ai aucun cercle familial ou amical.

De quelle façon est-ce que je pratique l’humilité en rapport avec ce travail de la première étape ?

Adhérer à la première étape c’est déjà pratiquer l’humilité ! En effet, capituler demande de reconnaître un échec personnel, demande d’accepter que la dépendance active domine ma volonté, demande d’accepter d’avoir gâché beaucoup de choses.

Pour pratiquer le principe d’acceptation, nous devons aller au-delà du simple fait d’admettre que nous sommes dépendants. Quand nous acceptons notre dépendance, nous sentons un profond changement intérieur qui se traduit par un espoir grandissant. Nous commençons aussi à éprouver un sentiment de paix. Nous saisissons ce que veulent dire dépendance et rétablissement, et ce que ces deux réalités signifient dans notre vie. Les réunions, le contact avec un parrain, le travail des étapes ne constituent pas un avenir qui nous rebute ; au contraire, nous commençons à voir le rétablissement comme un cadeau précieux, et le travail qui s’y rattache ne semble pas plus compliqué qu’une autre discipline de vie.

Suis-je en accord avec le fait d’être dépendant ?

J’aurais préféré être autrement que dépendant ! Puisque je le suis, je l’accepte et je souhaite l’accepter aujourd’hui mais aussi demain.

Suis-je en accord avec ce que je dois faire pour rester abstinent ?

Grâce à la Fraternité, j’ai aujourd’hui de nombreuses clés de compréhension et d’action, je suis en parfait accord avec ce que je dois faire pour rester abstinent.

Pourquoi l’acceptation de ma maladie est-elle nécessaire au maintien de mon rétablissement ?

J’ai poussé la porte d’une réunion pour la première fois avec l’intention de trouver une solution concernant ma consommation. J’ai d’abord eu du mal à accepter cette notion de maladie. Pourtant il a bien fallu se rendre à l’évidence. J’ai alors appris beaucoup de choses sur moi-même. Notamment que mon problème de consommation découlait de la dépendance, et que la dépendance était une maladie. Ainsi pour accepter le rétablissement que je cherchais concernant mon problème, je devais accepter de me rétablir de la maladie de la dépendance.
Accepter la maladie c’est accepter d’être porteur d’une caractéristique physiologique particulière. Cette caractéristique demeurera pour toujours en moi, elle ne disparaitra pas. Je devrai donc toujours agir pour me rétablir.


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