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Troisième étape (3/6)

Dieu tel que nous le concevons

Avant d’approfondir la démarche qui consiste à confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous le concevons, nous devons nous efforcer de dépasser toutes les croyances négatives et les préjugés stériles que nous pouvons entretenir à propos du mot « Dieu ».

Extrait de l’ouvrage de Narcotiques Anonymes,
Guides de travail des étapes de Narcotiques Anonymes,
édition 2002, p. 30. à p. 32.
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Le mot “Dieu”, ou le concept en lui-même, me met-il mal à l’aise ? Quelle est la source de ce malaise ?

Le mot “Dieu”, comme le concept en lui-même, ne me met absolument pas mal à l’aise.

Je peux cependant conserver des réserves à échanger sur ce thème avec tout le monde. D’une part par le caractère intime du sujet. D’autre part par la potentialité conflictuelle de débat portant sur les dogmes. Je peux donc parler de tout mais pas nécessairement avec tout le monde.

Ai-je cru que Dieu était responsable des drames qui étaient survenus dans ma vie ou bien qu’il me punissait ? De quels drames s’agit-il ?

Je n’ai jamais cru que Dieu était responsable des drames qui étaient survenus dans ma vie ou bien qu’il me punissait. Je n’ai nulle connaissance de la nature du dessein divin mais je l’envisage comme nécessaire et suffisant. Au fond, j’y souscris. Je peux quelque fois envisager ma vie sous l’angle du déterminisme, de l’enchaînement des causes et des effets ou du cycle des réincarnations pour trouver une raison caché à telle ou telle chose. Cela ne laisse cependant que peu d’ancrage en moi. Je préfère m’adapter aux conséquences de mes actes que de me braquer.

Notre texte de base suggère que nous choisissions une puissance supérieure qui nous aime, qui se soucie de nous et qui soit supérieure à nous-mêmes. Ces indications simples peuvent englober autant de façons de concevoir Dieu qu’il existe de membres dans notre fraternité. Elles n’en excluent aucune. Si, pour l’un d’entre nous, le mot « Dieu » signifie la force du programme, cela convient. Si, pour un autre, le mot « Dieu » signifie les principes spirituels du programme, cela convient aussi. Si, pour un troisième, le mot « Dieu » signifie une puissance personnelle ou un être avec lequel nous pouvons communiquer, cela convient encore. Il est essentiel que nous commencions à réfléchir à un concept personnel et à le développer. Notre parrain peut être d’une aide précieuse dans ce processus.

Quelle est, aujourd’hui, ma conception d’une puissance supérieure à moi-même ?

Voilà une question bien difficile à traiter.

J’ai pris l’habitude en réunion de prendre le groupe comme puissance supérieure. Cela est pragmatique et réaliste. En effet, une majorité de l’auditoire peut comprendre, sans que cela ne devienne ésotérique, cette conception d’une puissance supérieure. C’est bien au sein du groupe que je suis parvenu à devenir abstinent et non pas seul. Je peux donc bien considérer le groupe comme une puissance supérieure à moi-même.

Maintenant d’un point de vu plus personnel et intime la conception de ma puissance supérieure va plus loin. Plus loin sans aucun doute mais sans pouvoir réellement définir cette conception formellement. C’est une expérience intime difficilement partageable.

Comment ma puissance supérieure agit-elle dans ma vie ?

Lorsque j’y prête toute l’attention requise, ma puissance supérieure m’apporte une stabilité intérieure (confiance, calme, paix, sérénité). Cet état est le moyen le plus puissant pour aborder la vie, pour vivre chaque moment (bon ou mauvais), pour adhérer à l’harmonie plutôt qu’au désordre. Il s’agit de capituler devant ma volonté propre pour m’en remettre à la volonté de ma puissance supérieure. Cela non comme un acte passif de soumission mais comme un élan dynamique d’adhésion. Je reste convaincu que le grand tout saura toujours mieux que moi où il va et je n’oublie pas que je suis cela en qualité (pas en quantité).

S’il est important de chercher ce que signifie pour nous une puissance supérieure, il est plus important de nouer une relation avec elle, quelle que soit la représentation que nous nous fassions de cette puissance. Nous pouvons faire cela de différentes manières. Premièrement, il nous faut communiquer d’une façon ou d’une autre avec notre puissance supérieure. Certains appellent cela la prière, d’autres appellent cela différemment. Cette communication n’a pas à être formelle, ni même verbale.

Deuxièmement, il nous faut être ouverts à ce que transmet notre puissance supérieure. Nous pouvons y parvenir en prêtant attention à ce que nous ressentons, à nos réactions et à ce qui se passe à l’intérieur et autour de nous. Nous pouvons également adopter « un truc à soi » qui facilite le contact avec cette puissance. Il se peut aussi que, par le biais de nos nouveaux amis de NA, notre puissance supérieure nous parle ou nous aide à voir ce qu’il convient de faire.

Troisièmement, nous devons nous autoriser à éprouver des sentiments envers Dieu tel que nous le concevons. Vis-à-vis de lui, nous avons le droit de ressentir de la colère, et bien entendu, de l’amour. Nous pouvons aussi nous sentir effrayés ou encore pleins de gratitude. Avec notre puissance supérieure, nous pouvons partager toute la gamme des émotions humaines. Cela nous permet de nous rapprocher de cette puissance qui nous soutient, et d’accroître notre confiance en elle.

Comment est-ce que je communique avec ma puissance supérieure ?

La communication avec ma puissance supérieure peut se décliner de différentes manières.

Elle peut par exemple se manifester par :

  • une petite voix ou un échange intérieur ;
  • un moment de lecture, de recueillement ou de contemplation ;
  • des coïncidences, des synchronicités avec mon environnement, avec mon histoire personnelle ;
  • des résultats différents de ceux attendus lors de mes agissements ;
  • un sentiment de plénitude intérieure suffisamment emplissant pour ne plus laisser place aux mots et aux idées, une forme de silence méditatif.

A mon sens, la plus haute forme de communication avec ma puissance supérieure reste de m’en remettre complètement. Au fond, c’est ne plus expliquer, parler, rationaliser, argumenter, demander mais simplement être.

Comment ma puissance supérieure communique-t-elle avec moi ?

Même réponse que précédemment (la communication est bien un échange).

Quels sont mes sentiments envers ma puissance supérieure ?

Mes sentiments envers ma puissance supérieure sont l’admiration, la fascination, la bienveillance, la reconnaissance, la gratitude, la soumission, l’adhésion, le don de soi, le contentement.

Beaucoup d’entre nous, abstinents depuis un certain temps, s’efforcent de développer une compréhension personnelle de Dieu. L’évolution de cette conception reflète notre expérience. Nous faisons mûrir la notion d’un Dieu qui nous apporte la paix et la sérénité. Nous faisons confiance à notre puissance supérieure et nous voyons la vie d’une façon optimiste. Nous commençons à sentir que notre vie subit l’influence de quelque chose qui nous dépasse. Nous sommes heureux et reconnaissants qu’il en soit ainsi.

C’est alors que survient un événement qui remet en question toute notre foi envers notre puissance supérieure, parfois même jusqu’à nous faire douter de son existence. Ce peut être une perte, une injustice ou un décès. Quoiqu’il en soit, nous avons l’impression de recevoir un coup à l’estomac. Nous ne comprenons pas.

C’est dans ce genres de circonstances que nous avons le plus besoin de notre puissance supérieure, même si notre premier mouvement est de vouloir la fuir. Notre conception d’une puissance supérieure s’apprête à subir un changement spectaculaire. Il nous faut alors continuer de faire appel à elle afin de parvenir à accepter, à défaut de comprendre. Il nous faut demander la force de poursuivre notre chemin. Nous finirons, au bout du compte, par rétablir la relation avec notre puissance supérieure, quoique probablement d’une manière différente.

Est-ce que les fluctuations de ma croyance envers ma puissance supérieure me posent un gros problème ? Décrire.

Les fluctuations de ma croyance envers ma puissance supérieure ne me posent pas de gros problèmes. A vrai dire, ces fluctuations n’existent que très faiblement car ma foi est plutôt enraciné et constante. Je peux cependant noter des fluctuations dans ma proximité à ma puissance supérieure.

Ma conception actuelle d’une puissance supérieure fonctionne-t-elle encore ? Dans quelle mesure devrait-elle changer ?

La conception actuelle de ma puissance supérieure fonctionne très bien. Je me sens tout à fait en phase. Si quelque chose devait être amélioré, ce ne sera jamais que la proximité à ma puissance supérieure. Elle sera toujours perfectible.

Plus notre conception d’une puissance supérieure évoluera en s’affirmant, plus nous constaterons en nous des changements de réaction face à ce qui arrive dans la vie. Nous découvrirons peut-être que nous serons capables de faire face courageusement à des situations qui auparavant nous terrifiaient. Nous arriverons, d’une manière élégante, à composer avec la frustration et deviendrons capables de faire une pause pour réfléchir à une situation avant d’agir. Nous serons probablement plus calmes, moins compulsifs, plus aptes à voir au-delà du moment immédiat.


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