Sixième étape (2/5)

…à ce que Dieu élimine…

Oui, la sixième étape spécifie que seule une puissance supérieure à nous-mêmes peut éliminer nos défauts de caractère. Cependant, chez la plupart d’entre nous, la manière de comprendre cette phrase est directement influencée par nos bagarres intermittentes avec cette étape et la capitulation qui en découle.

Face à nos défauts de caractère, le premier réflexe chez la plupart d’entre nous est de décider de ne pas en avoir. Cela est malheureusement futile et à peu près aussi efficace que d’essayer de vouloir contrôler notre consommation. Pour un temps, cela peut donner un certain résultat, mais au bout du compte, nos défauts refont toujours surface. Le problème est que nos défauts sont partie intégrante de nous-même. Aussi, lors de situations stressantes, risquons nous toujours de retourner à nos pires défauts.

Ce que nous devons faire à la sixième étape s’apparente beaucoup à ce que nous avons dû faire au cours des deux premières ; ensuite, nous devons admettre que nous avons besoin d’aide pour contrer cette force. Nous devons entièrement accepter le fait que nous ne pouvons éliminer nos propres déficiences, et nous devons nous préparer à demander à Dieu de le faire à notre place au cours de la septième étape.

Par quelles tentatives ai-je essayé d’éliminer ou de contrôler mes propres défauts de caractère ? Qu’est-ce que cela a donné ?

Voici quelques exemples de tentatives d’élimination ou de contrôle de mes propres défauts de caractère et ce que cela à donné :

1. défauts liés directement à la dépendance active :
   • inégalité d’humeur : Dans ma dépendance active je pouvais passer d’une humeur des plus irascible à l’exaltation la plus soutenue (notamment à l’approche d’une consommation à venir). Cela rendait ma relation aux autres difficile. J’ai tenté à de multiples reprises d’agir sur mon comportement par la volonté. Toutes ces tentatives se soldaient par un échec tellement mon équilibre émotionnel était instable.
   • Surestime et sous estime : Passer du rôle de Seigneur de l’univers à celui de moins que rien était monnaie courante dans ma dépendance active. Là également j’ai tenté à de multiples reprises d’agir sur mon comportement par la volonté. Toutes ces tentatives se sont également soldées par un échec tellement mon équilibre émotionnel était instable.
2. autres défauts : 
   • indépendant, solitaire, secret : Depuis toujours je suis seul. Fils unique, négligé par ma famille, isolé par la dépendance active, bref toujours reclu dans un univers intérieur. J’ai tenté à de nombreuses reprises de construire du lien avec les autres mais mes peurs et mon égocentrisme (entre autres) m’ont toujours garder confiné dans ce refuge intérieur.

Quelle est la différence entre être pleinement consentant à ce que Dieu élimine mes défauts de caractère et les réprimer moi-même ?

C’est la même différence que pour devenir abstinent qui est à l’œuvre ici (entre être pleinement consentant à ce que Dieu élimine mes défauts de caractère et les réprimer moi-même). Il s’agit avant tout de capituler devant mes défauts (comme devant ma dépendance), donc de reconnaître mon impuissance à tenter de les gérer, et de m’en remettre à une puissance supérieure pour m’en libérer.

Avec le travail de cette étape, de quelle façon est-ce que j’accrois ma confiance en Dieu tel que je le conçois ?

A la deuxième étape “nous en sommes venus à croire qu’une puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison”. A la troisième étape “nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous le concevions”. A la cinquième étape “nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts”. Au cours de cette sixième étape, nous allons pleinement consentir à ce que Dieu élimine tous nos défauts de caractère. Il s’agit bien là d’une progression, d’un accroissement de confiance en Dieu tel que nous le concevons.

Le fait de m’engager honnêtement dans ce programme de rétablissement en 12 étapes démontre d’ores et déjà la façon dont j’accrois ma confiance en Dieu tel que je le conçois. Je pense également que “pleinement consentir” (à ce que Dieu élimine tous nos défauts de caractère) invite dans cette étape à encore davantage de confiance. Il s’agit en effet d’une part de m’ouvrir sur les aspects les moins glorieux de moi-même mais d’autres part d’accepter un changement en m’en remettant. Je suis de nouveau invité à capituler.

Dans cette étape, qu’est-ce qui rend ma capitulation plus profonde ?

Toute ma bonne volonté portait sur mon désir d’arrêter de consommer lorsque j’ai commencé mon travail des 12 étapes de Narcotiques Anonymes. Cela a nécessité dans un premier temps de capituler devant ma dépendance pour commencer d’adopter un mode de vie abstinent. Un même processus est à l’œuvre, aujourd’hui que j’ai été libéré de l’obsession de consommer, lorsque je poursuis ce travail d’écriture. Il s’agit de capituler devant mes défauts de caractère lorsque je consens pleinement à ce que Dieu les élimine. Cette étape rend donc bien ma capitulation plus profonde lorsqu’après être arrivé dans les groupes de parole pour trouver une solution à ma dépendance active, j’y demeure pour me rétablir dans tous les domaines de ma vie.

Lequel de mes actes démontre que je suis pleinement consentant ?

Travailler avec enthousiasme et honnêteté cette sixième étape démontre pragmatiquement mon consentement. Notamment lorsque je m’entretiens à ce propos avec ma marraine, mon parrain ou d’autres dépendants, mais également lorsque je réfléchis à mes défauts de caractère ancrés et/ou en voies d’atténuation ou bien lorsque je formalise mes réponses aux questions du guide de travail des étapes de Narcotiques Anonymes. Enrichir quotidiennement mon contact conscient avec ma Puissance supérieure démontre aussi mon intime consentement. Notamment lorsque je prie, je médite et je m’en remets.