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Quatrième étape : Motivation (1/4)

Inventaire sans peur et approfondi

Ces mots en ont déconcerté plus d’un. Nous comprenons probablement la signification du mot « approfondi », mais qu’en est-il de « sans peur » ? Comment pouvons-nous surmonter toutes nos peurs ? Nous imaginons que cela risque de prendre des années et cependant, c’est maintenant que nous devons travailler à cet inventaire.

Faire un inventaire sans peur signifie aller de l’avant, en dépit de notre peur. Cela signifie avoir le courage de passer à l’action malgré ce que nous ressentons. Cela signifie avoir le courage d’être honnête, même si nous ressentons une certaine honte et que nous nous faisons le serment d’emporter avec nous ces écrits dans la tombe. Cela signifie avoir la détermination de faire le travail à fond, même lorsque nous pensons avoir suffisamment écrit. Cela signifie faire confiance à ce processus et croire que notre puissance supérieure nous donnera toutes les qualités nécessaires pour avancer.

Soyons réalistes : cette étape demande réellement beaucoup de travail. Cependant, l’idée qu’aucun délai n’est imposé pour terminer cette étape, peut être une sorte d’encouragement. Nous pouvons la fragmenter en sections que nous travaillons petit à petit, jusqu’à ce que nous l’ayons terminée. La seule chose qui importe est de la travailler avec régularité.

Il y a des moments où notre temps d’abstinence peut jouer contre nous : par exemple, lorsque nous refusons de reconnaître notre peur de faire un inventaire. Beaucoup d’entre nous, ayant travaillé et retravaillé la quatrième étape, et sachant combien ce travail en valait la peine, peuvent de nouveau avoir envie de le repousser. Il pourrait leur venir à l’esprit que, puisqu’il savent à quel point ce processus est bienfaisant, ils ne devraient avoir aucune crainte. Nous devons nous autoriser à avoir peur, si c’est ce que nous ressentons.

Des peurs provenant de nos expériences précédentes de la quatrième étape peuvent surgir, car nous savons qu’un inventaire entraîne des changements dans notre vie. Nous savons que si notre inventaire révèle des comportements destructeurs, nous ne pourrons continuer à répéter ces comportements sans risquer de souffrir. Parfois, cela signifie devoir lâcher prise sur certaines choses. Il peut s’agir de comportements sans lesquels nous pensons être incapables de survivre comme, par exemple, ceux que conditionne une relation sentimentale ou un ressentiment si bien entretenu qu’il est, en fait, devenu une source malsaine de réconfort et de soulagement. La peur de lâcher prise sur une chose dont nous soupçonnons le côté néfaste et dont nous sommes devenus malgré tout dépendants, est une peur absolument justifiée. Mais elle ne doit pas nous arrêter. Nous devons lui faire face et agir avec courage.

Un obstacle reste peut-être encore à surmonter : notre mauvaise volonté à explorer davantage l’étendue de notre maladie. Nous savons, d’après nos amis ayant de l’abstinence, qu’un inventaire effectué après un certain temps de rétablissement montre jusqu’où la dépendance étend ses ramifications, au point de n’épargner aucun domaine de notre vie. Cette constatation s’accompagne souvent d’un sentiment de consternation et de perplexité : nous nous demandons comment il est possible d’être encore aussi malade. Tous ces efforts pour se rétablir n’auraient-ils pour résultat qu’une amélioration superficielle ?

Bien sûr que non. Nous avons juste besoin de temps pour nous en souvenir. Notre parrain ou notre marraine sera heureux de nous le rappeler. Après avoir laissé le temps nous permettre d’accepter ce que nous révèle notre inventaire, nous éprouvons un sentiment d’espoir qui dissipe notre consternation. Après tout, un inventaire engendre toujours un processus de changement et de libération. En quoi cela serait-il différent cette fois-ci ?

Extrait de l’ouvrage de Narcotiques Anonymes,
Guides de travail des étapes de Narcotiques Anonymes,
édition 2002, p. 40. à p. 41.
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Ai-je peur de travailler cette étape ? Quelle est cette peur ?

J’ai toujours entendu les dépendants plus particulièrement parler de la quatrième étape. Elle a du coup toujours eu de l’attrait pour moi. Même si j’entendais autant de bien que de mal à son sujet, depuis que je suis dans la fraternité, j’ai le désir de travailler cette étape. Je n’ai donc aucune peur à la travailler même si je sais qu’elle pourrait s’avérer déstabilisante.

Que signifie pour moi être sans peur et minutieux ?

Être sans peur m’invite à ne pas redouter l’inventaire de la quatrième étape. Ce travail, même s’il peut s’avérer déstabilisant, n’en reste pas moins un processus bienveillant. Être minutieux m’invite à être méthodique afin de ne rien négliger. Il est grand temps de sortir du déni et de l’à peu près.

Est-ce que je travaille l’inventaire avec mon parrain et est-ce que j’en parle à d’autres dépendants ? Quel nouvel acte à accomplir m’assurera de pouvoir supporter ce que l’inventaire va me révéler ?

Mon état d’esprit est ouvert lorsque j’aborde le travail des douze étapes de narcotiques anonymes. Je travaille donc en lien avec mon parrain comme avec d’autres dépendants (j’écris souvent en atelier d’écriture des étapes). Je reconnais cependant mener mon inventaire la plupart du temps seul (sauf lorsque je partage mes étapes).
De m’en remettre à ma Puissance supérieure m’assurera de pouvoir supporter ce que l’inventaire va me reveler. J’ai toute confiance en ma Puissance supérieure. Elle ne m’en fera pas supporter plus que je ne peux le faire.


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