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Deuxième étape (3/7)

En venir à croire

Les questions qui précèdent nous donnent plusieurs raisons de penser que cette étape est difficile à accomplir. Il en existe peut-être d’autres. Il est important pour nous d’identifier et de franchir tous les obstacles qui peuvent nous empêcher d’en venir à croire.

Extrait de l’ouvrage de Narcotiques Anonymes,
Guides de travail des étapes de Narcotiques Anonymes,
édition 2002, p. 18
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Est-ce que le fait d’en venir à croire me fait peur ? Quelles sont ces peurs ?

Le fait d’en venir à croire ne me fait pas peur. Je me suis ouvert à l’idée de Dieu, à l’idée d’une Puissance supérieure. Croire est devenu naturel pour moi. En effet, bien que je sois né dans une famille athée ce besoin s’est fait sentir en moi à l’adolescence. Croire reste quelque chose d’intime et de difficile à partager. Je ne m’étends donc généralement pas sur le sujet en réunion. J’utilise le plus souvent « le groupe » comme Puissance supérieure à moi-même.

Croire ne me fait donc pas peur mais les dogmes peuvent me faire peurs. Croire, oui, mais en quoi ? Heureusement la proposition de NA « tel que nous LE concevons » émancipe de cette peur potentielle dans la Fraternité.

Y a-t-il d’autres obstacles qui m’empêchent de croire ? Quels sont-ils ?

J’ai pu formuler quelques réserves lors de mes premiers pas dans la fraternité. Je n’ai en effet pas immédiatement associé « le fait de croire » à l’aide attendu relative à ma dépendance. Je recherchais des moyens pragmatiques sans comprendre encore la dimension spirituelle du programme. J’avais cependant tellement besoin d’aide que je n’ai pas lutté et plutôt très naturellement adhéré au programme lorsque des clés de compréhension sont apparues (par exemple, prendre le groupe comme Puissance supérieure).

Il n’y a pas d’obstacle qui m’empêche de croire.

Que signifie pour moi la phrase : « Nous en sommes venus à croire… » ?

Capituler signifiait reconnaître d’être vaincu. Accepter de demander de l’aide signifiait reconnaître de pouvoir être secouru.

Très pragmatiquement, j’ai pu expérimenter que je parvenais collectivement à atteindre un but (l’abstinence) qu’individuellement je ne parvenais pas à atteindre. J’ai pu ainsi aisément « en venir à croire » dans le groupe et la fraternité. Or, le groupe peut être associé à une puissance supérieure à moi-même.

Ce nouveau lien pragmatique avec une puissance supérieur m’a permis de me remettre en contact avec ma puissance supérieure, et donc, d’en venir à croire de nouveau.

Nous, les dépendants, avons tendance à vouloir que tout arrive instantanément. Aussi, il est important de se souvenir que la deuxième étape est le fruit d’un processus et non pas un événement soudain. Ce n’est pas en se levant un matin que beaucoup d’entre nous ont eu la révélation qu’une puissance supérieure à eux-mêmes pouvait leur rendre la raison. Nous laissons petit à petit cette croyance se développer en nous. Alors, rester assis et attendre qu’elle grandisse d’elle-même ne suffit pas, nous devons y mettre du nôtre.

Est-ce que, sans preuve tangible, j’ai déjà cru en quelque chose ? Racontez.

J’ai déjà cru en quelque chose sans preuve tangible.

Je n’ai eu aucune instruction religieuse. Ma famille était athée. Je n’ai eu aucun guide, instructeur ou même d’ami qui m’ait jamais parlé de Dieu, de Puissance supérieure ou de religion. Pourtant le sujet ne m’a pas laissé indifférent. Dire pourquoi, je ne le peux pas, je ne le sais pas. J’habitais durant mon enfance à côté d’une église et je jouais souvent avec mes amis sur le parvis et autour de l’édifice. Je ne rentrais pourtant jamais à l’intérieur. J’étais interpellé par cette personne crucifié, par ses cheveux longs. Ce n’est qu’à la fin de l’adolescence que la recherche de sens à la vie m’a fait m’intéresser à Dieu, à la religion, à la spiritualité. J’ai alors développé une foi plutôt personnelle, sorte de melting-pot, de puzzle. Les philosophies et religions orientales ont emporté mon enthousiasme. Bref, j’ai cru en quelque chose sans preuve tangible !

Aujourd’hui encore m’exprimer sur ma foi est difficile. Non que je ne le puisse pas mais je trouve le sujet très intime.

« En venir à croire » : quelles expériences ai-je entendu partager à ce sujet par d’autres dépendants en rétablissement ? Est-ce que j’ai tenté d’en faire certaine ?

Je n’ai pas le souvenir d’une expérience particulière relaté par un dépendant. Certaines expériences ont dû être relatées mais je n’en ai pas conservé le souvenir. Je crois qu’en France nous ne nous étendons pas trop sur le sujet. Je me souviens plutôt d’expérience relaté de retraite spirituelle (souvent de belles expériences).

En quoi est-ce que je crois ?

D’abord et avant tout, et afin d’obtenir une clé de lecture de la littérature NA, et de compréhension avec les autres membres, je crois au groupe. Ayant pu expérimenter l’abstinence collectivement j’ai pu dans un premier temps rationnellement aborder la question de ma croyance (I can’t / we can).

Ensuite, la croyance est beaucoup plus délicate à exprimer. Je crois en quelque chose sans savoir le définir, sans m’adosser à une doctrine connu et/ou reconnu. J’entretien une relation intime avec une Puissance supérieure, telle que je la conçois, et je ne souhaite pas particulièrement l’exposer.

Comment s’est développée ma croyance depuis que je suis en rétablissement ?

Je ne crois pas pouvoir dire que ma croyance s’est développée depuis que je suis en rétablissement mais plutôt qu’elle s’est rappelée à moi-même. J’ai eu une période très spirituelle lors de ma rencontre avec la foi (avant ma période de forte dépendance active). Je renoue avec ces sentiments. Je peux cependant constater que la modération que le rétablissement apporte à ma vie s’applique également à ma foi. Je suis moins exalté qu’auparavant et plus inspiré.


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